
Vers une meilleure attractivité de la recherche médicale française
La réforme de la procédure de choix des CPP (Comités de Protection des Personnes) chargés d’évaluer les essais cliniques a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. Le processus de sélection défini par cette nouvelle loi sera bénéfique aux patients, à la recherche médicale et aux start-up de la Healthtech.
La proposition de loi présentée par les députés Cyrille Isaac-Sibille et Philippe Berta a reçu le soutien d’une majorité de députés ainsi que celui d’Agnès Buzyn, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé. Quand ce texte rentrera en application, il permettra un « tirage au sort intelligent » parmi plusieurs CPP intégrant les compétences et l’expertise nécessaires à l’examen d’une recherche ciblée (thérapie génique, pédiatrie,..) tout en maintenant un objectif légitime de lutte contre d’éventuels conflits d’intérêts.
Dans une étude prospective réalisée pour l’association par le Boston Consulting Group, France Biotech avait révélé en novembre 2017, que 68% des essais cliniques mis en œuvre par les principales Healthtech françaises étaient effectués à l’étranger.
Le point avec Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech qui était, récemment , l’invitée d’un Café de la Santé du Lir.
Comment France Biotech souhaiterait travailler d’avantage avec les grandes sociétés pharmaceutiques ?
France Biotech, qui regroupe essentiellement des entreprises de technologies innovantes dans le domaine de la santé, souhaite évidemment travailler en phase avec les Big Pharma même si le modèle économique est complètement différent. Mais toutes souhaitent que les industries de la santé soient reconnues comme majeures en France. Ce sont des enjeux économique et sociétal évidents puisque l’étude BCG, que nous venons de mener, montrent que les 20 premières sociétés de biotechnologie de notre association pourraient générer en 2030 plus de 40 milliards de chiffre d’affaires, représenter 130 000 emplois supplémentaires ainsi que soigner 11 millions de patients en France et 250 millions dans le monde.
Que faire pour améliorer l’accès à l’innovation en France ?
France Biotech préconise de mettre en place un véritable plan santé global au niveau national, incluant toutes les problématiques qui se posent aujourd’hui : simplification administrative, financement des entreprises, amélioration du transfert de technologie ainsi que de la production.
Que faudrait-il faire justement pour améliorer la production de biomédicaments ?
Aujourd’hui, les petites initiatives en matière de production sont encore insuffisantes et la majorité des sociétés de biotechnologie vont produire à l’étranger. Deux possibilités s’offrent à nous. La première serait de faire comme la Chine, c’est à dire à Shanghai où un complexe industriel a été mis en place, en partant de 0, ce qui permet de travailler à la fois sur la recherche de production de cellules, mise au point de process de biomédicaments et production commerciale. Ce serait l’idéal. La seconde alternative consisterait, à partir de toutes les petites entreprises capables de mettre au point des process industriels, il faudra les accompagner, les aider à participer à des programmes européens pour qu’elles puissent mettre au point les premières étapes de production et ensuite, avec les entreprises que nous avons, que nous puissions assurer la production commerciale.