
3 décembre 2019 Les usines virales responsables de la réplication du virus de la rage
De nouveaux feux des projecteurs sont braqués sur les prix scientifiques que vient de remettre la Fondation Bettencourt Schueller à 20 chercheurs dont les travaux contribuent au progrès des connaissances scientifiques.
Parmi eux, Yves Gaudin, de l’Institut de Biologie Intégrative de la Cellule, Gif-sur-Yvette, s’est vu décerner le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française. Il a étudié les usines virales responsables de la réplication du virus de la rage.
Son interview audio :
Le virus de la rage n’a, en effet, pas disparu : il est responsable de 50 000 décès par an dans le monde. Si la vaccination préventive existe et fonctionne, il n’y a aucun traitement pour soigner la maladie une fois qu’elle se déclare.
C’est pourquoi Yves Gaudin et son équipe étudient les cellules infectées par le virus de la rage et plus particulièrement les usines virales créées par le virus au sein de ces cellules. Ces usines virales, à l’origine de la réplication du virus de la rage, sont des organites liquides avec la particularité de ne pas avoir de membrane pour les délimiter. Elles sont capables de pouvoir s’assembler et se désassembler rapidement selon leur environnement et ses évolutions. Elles peuvent aussi détourner les machineries des cellules infectées pour produire de nouvelles particules virales.
Les travaux de recherche d’Yves Gaudin et de son équipe permettront de mieux comprendre les mécanismes de formation et le fonctionnement de ces usines virales. Ils pourront contribuer à ouvrir de nouvelles perspectives de stratégies antivirales ciblant ces usines liquides, non seulement pour soigner la rage mais également d’autres maladies dont les mécanismes de réplication sont similaires comme la rougeole, les oreillons ou Ebola.
Le Prix de la Fondation Bettencourt Schueller financera un microscope confocal à disque rotatif pour réaliser des expériences d’imagerie en temps réel sur des cellules infectées.